L'annonce
Aujourd'hui, voilà 1 mois que Marius a été incinéré et 5 semaines qu'il est décédé.
Que dire ....
Tout d'abord, vous êtes nombreux à demander si un arbre a été planté.
Pas encore.
Ce sera fait prochainement, à Saint Hilaire de Clisson, sur un terrain de famille où il y a un étang. C'est un lieu où nous sommes souvent allés, pique-niquer en famille, avec des amis, dormir dans le camping-car, faire la fête...
Avant d'y mettre des arbres, il y a un peu de préparation : débroussailler, aplanir le terrain, apporter de la terre... bref, un peu de boulot.
Les arbres ne sont pas encore choisis, nous avons besoin de conseils, quelles espèces, à quel endroit ? Un professionnel viendra nous aider pour aménager cet espace.
Il sera libre d'accès, pour que chacun puisse aller s'y recueillir en toute liberté.
Je communiquerai un plan pour s'y rendre et une photo, pour ceux qui sont trop loin.
Les dons qui ont été faits pour les associations ne sont pas encore répartis.
Il nous faut un peu de temps, du temps pour rencontrer ceux que l'on veut aider et non pas juste envoyer un chèque à une adresse.
Là aussi, j'indiquerai ce qui sera fait.
Maintenant, je me rends compte que je n'ai pas beaucoup décrit les derniers moments de Marius et il me parait important de le faire aujourd'hui.
25 août : retour en urgence de Belle-Ile, un germe se réveille, bilan infectieux tres élevé
1er septembre : Marius sort du CHU pour faire sa "mini" rentrée. On y croit encore.
12 septembre : convulsions, réa, 1 semaine d'hospitalisation
27 septembre : emphysème - hospitalisation
4 octobre : emphysème à nouveau - hospitalisation
Marion, l'interne, me dit que ce n'est pas acceptable que Marius soit si souvent hospitalisé. Je comprends mieux aujourd'hui le sens de ces mots.
Le 6 octobre, les médecins nous proposent, avec insistance, une rencontre pour faire le point. Cela nous arrivait régulièrement de faire le point avec les médecins. Ils sont trois, deux jeunes femmes que l'on connaît bien, et un homme que je rencontre pour la première fois. Là, le verdit tombe :
...... il n'y a plus aucun espoir de guérison....
Les poumons sont très atteints, l'immuno-suppresseur a fait beaucoup de dégâts, la cortico-thérapie n'agit plus... toutes les armes sont épuisées.
Nous ne nous attendions pas à ça, ça nous tombe dessus comme ça, c'est le choc !
Nous posons des questions, nous obtenons des réponses, à celle "combien de temps ? "
la réponse est "quelques semaines...". Cette idée que Marius puisse ne pas s'en sortir, qui nous tenait au ventre depuis des mois et des mois, se confirme....
Nous comprenons que cela peut arriver vite, très vite, et nous osons croire aussi que les médecins se soient trompés. Mais je sais, je sais bien que les médecins ne se trompent pas sur ce genre d'annonce. L'expérience....
Ensemble, avec le corps médical, nous décidons de tout faire pour que Marius passe le plus de temps à la maison, accompagnés de l'HAD (hôpital à domicile).
Les yeux rougis, Philippe et moi rentrons à la maison avec Marius et cette annonce... Pas de question de sa part...
Deux jours plus tard, nous prévenons Victor puis Valentine et la famille et les amis...